Nouveauté
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Auteure-illustratrice |
On ne tue pas les rêves, ou la naissance du Blues du Delta, et 1/2 heures de blues du Delta (label Black&Blue), à écouter à la suite du récit.
Dans ce récit, inspiré de la tradition américaine du vieux Sud, illustré par l’auteur avec beaucoup de tendresse, et raconté sur un air de blues par une comédienne qui n’a pas oublié l’enthousiasme et la fraîcheur de l’innocence, un enfant noir prend conscience de sa condition d’esclave et apprend l’histoire de ses origines africaines en quittant sa famille pour aller travailler sur un bateau à roue.
Sa voix est claire, positive, complice des enfants, proche de leur sensibilité. Elle ressent l’émotion qui les étreint à l’écoute d’un histoire dans laquelle ils découvrent la réalité de l’esclavage et de la traite des Noirs. Elle sait créer des refuges de tendresse et de bonheur. Elle s’enthousiasme en découvrant le Virginia et en navigant sur le Mississippi. Elle les transporte en Afrique avec Jessie Mae Hemphill et son mythique Eagle bird.
Enregistrés en écho, parfois entremêlés avec sa voix, le rythme, les mélodies, les voix des blues du Delta donnent à cette histoire, écrite et racontée pour les enfants, une résonance profonde qui les invite à entrer dans l’Histoire, celle de la longue marche des descendants d’esclaves noirs aux États-Unis pour gagner, longtemps après que l’esclavage y ait été aboli, le droit de vivre égaux et respectés dans leur pays.
Label Black and Blue
Illustration musicale du récit, extraits :
Lafayette Leake Trouble in mind, Jessie Mae Hemphill Eagle bird, Sammy Price Black and blue blues, Johnny Shines The Blue Horizon, Luther Johnson Catfishblues, Sonny Boy Williamson TB Blues, Lafayette Leake Trouble in mind
Après le récit, quelques blues à écouter, pour le plaisir des petits... et des grands. 7 titres choisis par Stéphane KŒCHLIN dans le fonds du Label Black and Blue.
John Lee Hooker I Wanna Ramble, Lafayette Leake Feel So Blue, Jessie Mae Hemphill Streamline Train, Luther Johnson Lonesome In My Bedroom, Johnny Shines The Blue Horizon, Sunnyland Slim Levee Camp Blues, Jimmy Witherspoon I Had a Dream
Comment ne pas songer au célèbre discours de Martin Luther King, I Have a Dream ? : en 1963, à Washington, il se représentait un monde où les Noirs et les Blancs seraient égaux... Sans doute les musiciens, remplis de rêves, auront-ils inspiré le révérend King...
Stéphane KOECHLIN (journaliste jazz et blues, romancier) signe à la fin de l’histoire de Noé un beau texte d’introduction au blues du delta. |
Après avoir rappelé le contexte historique de l’esclavage en Amérique du Nord, il écrit :
« La musique les sauve du suicide. Elle les sauvera tout court, comme un présent offert à leur maîtres. »
Puis il rend hommage à l’esprit rebelle des bluesmen :
« La guerre civile de Sécession, en 1860, et l’abolition de l’esclavage ne changent rien. Les Noirs continuent d'œuvrer et de gémir sur les plantations. Certains refusent pourtant de mener cette vie de labeur, préférant vagabonder le long des routes, gratter leur guitare, jouer de la musique. Même si leurs chaînes ont été brisées, ils affronteront un autre danger, la ségrégation, ce mur invisible qui interdit aux Noirs de se mêler aux Blancs, de dormir dans le même hôtel, les contraint à emprunter l’escalier de service. Périr sous les balles d’un sheriff zélé ou se balancer au bout d’une corde… Leur avenir ne semble pas rempli de belles promesses. »
...« Mais on n’assassine pas une chanson ! Le bon Charles Patton, honnête travailleur de la plantation Dockery, entre la rivière Yazoo et le Mississippi, a entendu ces avertissements, il s’en moque, attaché à sa liberté. Il lâche sa bêche, son sac, et quitte le monde qu’il a toujours connu, afin de vivre à la belle étoile. Il boit du whisky, court les filles, se bagarre, chante divinement cette transe héritée de la lointaine Afrique... »
« ...Charles ne sait pas encore que ses ballades semées le long du grand fleuve porteront bientôt un nom : le blues du delta... Il ignore tout d’ailleurs de leurs origines inconscientes, et quand il s’éteindra épuisé, malade, au début du nouveau siècle, dans une triste chambre d’hôtel, aucun journal ne rendra compte de sa mort. »
« Il y a très longtemps, en Louisiane, au temps où les voitures étaient encore tirées par des chevaux, un petit garçon naquit dans une magnifique plantation de coton... On l’appela Noé, comme celui qui avait sauvé tous les animaux du déluge. »
Une nouvelle vie commence pour lui lorsqu’il arrive à La Nouvelle Orléans
« Le nez en l’air, Noé gardait les yeux rivés sur les hautes cheminées des vapeurs endormis ?! Soudain, il vit sa future maison flottante. Tel un gigantesque et mystérieux animal, le Virginia attendait paisiblement au bout du quai. »
Sur le Mississipi, en compagnie d’un drôle de chat jaune, il s’émerveille de tout ce qu’il découvre, partage la vie de l’équipage, chante le soir au son du banjo et rêve qu’un jour, il sera libre et partira sur un navire beaucoup plus grand, comme ceux qu’il a vus dans le port de La Nouvelle Orléans…