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Une petite fille, pleurant la mort soudaine et récente de sa mère et le remariage de son père avec une fort méchante femme, ne résiste pas au plaisir de déguster une orange délicieuse, malgré l’interdiction de sa marâtre…
Par chance, les larmes de l’enfant sont magiques, comme l’oranger qui pousse, lorsqu’elle chante " Ti pye zoranj poussez, poussez….Ti pye zoranj poussez… Oranger magique Ô poussé haut !"
L’enregistrement, d’une qualité exceptionnelle, date de la fin des années 80.
… C’est ainsi que sont nés mes récitals de contes. Mon désir d’approfondir la connaissance du patrimoine oral de mon pays pour mieux m’en nourrir, de le préserver, de le faire connaître, apprécier et respecter, sous- tend mon engagement de conteuse dans la transmission de ce patrimoine. Tous mes spectacles de théâtre, tous mes récitals de contes, toutes mes interventions bénévoles et humanitaires, toutes mes parutions dans l’édition, toutes mes interventions à la radio ou à la télévision sont tournés principalement vers Haïti et la Caraïbe. Ceci explique mon étiquette de conteuse haïtienne.
J’avais à ma disposition ces joyaux que sont les contes chantés d’Haïti. Des contes comme “L’oranger magique” et “La reine des poissons” ont marquee dans ce sens le début de ma carrière. J’ai commencé par les contes que j’avais gardés de mon enfance. C’était le cas de “L’oranger magique” un des contes les plus connus du répertoire haïtien et dont les versions sont nombreuses. L’orphelin, malmené par sa marâtre, hérite de sa défunte mère d’un chant et d’un oranger magique qui poussera, fleurira et donnera des oranges qui lui permettront de se nourrir et de survivre. Ce conte a pris une dimension considérable lorsque je l’ai conté avec une sculpture mobile en bois créée par l’artiste Pierre Andres. Le drame de la déforestation de notre île était d’autant plus présent, dans un contexte si poétique.
J’aime à dire que mon peuple a un pied dans le merveilleux et un pied dans le tragique. L’oranger magique était une métaphore de cet état de fait car il est à la fois merveilleux et tragique. Le récital a évolué avec l’arrivée d’un guitariste guadeloupéen qui m’a accompagnée dans mon récit avec infiniment de finesse. Dans la tradition haïtienne, le conte n’est pas accompagné par un instrument de musique, ni par un tambour comme dans les Antilles françaises et encore moins par une guitare. Le banjo ou le banza auraient pu se concevoir, mais la guitare nous emmenait dans un contexte hispanique étranger à nos coutumes. Avec l’arrivée du guitariste guadeloupéen, dans ce contexte de conte d’Haïti, je brisais volontairement un mode traditionnel. Je le brisais également en ne pregnant pas la voix haute-perchée du conteur traditionnel, mais en posant ma voix dans le registre de contralto qui est le mien. Cette distance voulue donnait conte une dimension nouvelle, plus universelle tout en gardant sa différence.