Nouveauté
The minimum purchase order quantity for the product is 1
7 €
auteure |
En route pour la maison de sa marraine, en compagnie du Paon dont les pensées ne coulent qu’au goutte à goutte, Alexandre rencontre Véra.
Elle l’écoute raconter l’histoire du Paon et de la Chatte à la Cape, de Jean des Mille et Une Fiancées, de la maison qui l’attend, là-bas... sur une colline.
Fascinée par ce garçon à l’imagination débridée,Véra découvre la vie difficile d’un petit marchand ambulant des “favelas” de Rio, avant de partager ses rêves...
Auteure brésilienne de romans pour la Jeunesse traduits en 19 langues, Lygia_Bojunga a reçu de nombreux prix, parmi lesquels :
le Prix Jabuti au Brésil
le Prix Hans Christian Andersen
en 1984 et en 2004
le Prix ALMA Astrid Lindgren Award
– Bouche bée, j’étais bouche bée. J’avais déjà vu pas mal de belles choses. De chez moi, on a une vue spectaculaire ; au Leme*, il y a une fille qui va à la plage avec ses cheveux attachés comme ça, et tout le monde la regarde tellement elle est belle ; et puis quand on voyage, on voit toujours des choses super, tu sais comment c’est ? Pendant ce voyage, j’ai vu des bateaux, grands et petits, j’ai vu des trains passer, j’ai même vu un camion qui transportait vingt voitures sur son dos. Je sais qu’il y en avait vingt, parce que je les ai comptées. Mais quelque chose d’aussi beau, avec tant de couleurs incroyables et brillantes comme le Paon, je n’avais jamais vu ça, jamais ! Et puis ce qui est arrivé m’a même laissé pensif et je me suis demandé comment ça se fait : parce que, quand je me suis remis à marcher et que le Paon a continué à me suivre, ça ne m’a plus dérangé. Marrant, non ? J’ai trouvé que c’était cool de marcher comme ça sur la route, accompagné par une créature aussi belle, et de pouvoir l’admirer à tout instant. J’ai juste compris qu’il fallait éviter de parler.
– Et il n’a plus parlé ?
– Non. On a marché jusqu’au soir, on a mangé tout ce que j’avais dans ma boîte…
– Tu es retourné chercher ta glacière ?
– Tu t’imagines que j’allais la laisser là-bas ? La nuit, c’était la pleine lune, et il faisait si clair qu’on a dû chercher l’ombre d’un arbre pour dormir. Le matin, j’ai dit bonjour au Paon, il a longtemps réfléchi, et il a répondu « bonjour ». Alors je lui demandé s’il avait bien dormi. Et il a réfléchi super longtemps avant de me demander aussi si j’avais bien dormi, et je lui ai demandé « alors, on continue notre voyage ? », et il m’a demandé « alors, on continue notre voyage ? », et comme il ne faisait que répéter tout ce que je disais, j’ai décidé de ne plus rien lui demander. Je n’ai plus fait que marcher. Et le jour suivant, tout d’un coup, il est arrivé quelque chose de tellement bizarre, de tellement dingue, que j’ai failli tomber à la renverse.